… la bande à Gatcha

Mais oui la bande à Gatcha se porte bien. Les réfugiés de Domel sont bien là à Lampi/Pu Nala, même si aujourd'hui ils se font discrets face à la mort de "l'ancienne de l'étain" une habitant des origine, un Lebi (Lampi) véritable. Même chez les Moken, les disputes de territoires ne sont pas aisées, mais l'entraide nécessaire car souvent ils sont chassés. Les Gens de Jait avec Gatcha ont été repoussés de Domel car on y a installé des fermes de perles et ils n'étaient plus le bienvenue. Le nouveau "roi" ne voulaient plus d'eux alors que l'ancien avait tout leur respect. Les taukays, les rois, les puissants, dessinent les contours de la mobilité moken dans l'archipel.

18 octobre 2017

© Maxime Boutry

fiche inventaire

Traduction du conte

”Je ne connais pas l’origine de ce que je vais vous raconter. Cela vient-il des Malais ou des Gens de Sireh ? Cette histoire parle d’hommes partis chercher des nids d’hirondelles sur l’île de Surin. Le chef du bateau s’appelait Péma.

- J’ai peur d’aller à Surin à cause des singes dit un marin. Il faut les invoquer ; il faut prier avant de travailler.
- Eh ! Marin de proue tu es un menteur dit Péma, le capitaine du bateau. Que veux-tu demander aux singes ? Ce ne sont ni des dieux, ni des esprits.
- Mais ils nous mordent et nous devons fuir.
- Moi, Péma, j’irai voir les singes et je leur demanderai un combat.
- Nous voici arrivés à Surin. Péma ne vas pas te battre. J’ai peur.
- Puisque c’est ainsi appelez donc les singes ; frappez tambours et gongs ; préparez le riz car je veux me battre ici sur ce rivage. Appelle les singes, je vais les combattre.
- Bon, attends ici, je vais demander avec le bétel et les cigarettes sur le rocher de l’ancêtre Tchiwang, mort ici. Je vais l’invoquer, mais auparavant je vais prier le génie du lieu, le roisinge de Surin, l’esprit-singe. Par mes paroles j’invoque le maître des lieux, le roi des singes de Surin. Je lui demande de descendre ici pour livrer combat à un de nos marins.
- Jouez correctement du tambour vous autres car je vais me battre. Je saute sur le sable et je me bats ; regardez-moi. Je tuerai dix singes, cent même ; je tuerai tous les singes.
- Eh ! Péma, les singes sont arrivés. Ils sont deux à t’attendre là-haut.
- Ah ! Singes, regardez mes sauts. Eh, singes, nous allons nous amuser aujourd’hui.
- Fais attention ce sont les maîtres de Surin, ce sont les esprits-singes. Il frappait de son couteau, il combattait et dit aux musiciens :
- Ne vous arrêtez pas de jouer du tambour car je combats les singes. Mais mon couteau ne peut les atteindre, je n’arrive pas à les frapper. Pourquoi ne puis-je les atteindre ? Les singes levèrent la tête et lui sautèrent dessus pour lui mordre le cou, les genoux, les épaules. Péma dit :
- Eh ! Marin de proue et vous autres, aidez-moi car je vais mourir. Les singes me mordent, transportez-moi vite.
- Tu as voulu provoquer les singes et tu es incapable d’en toucher un. Tu as provoqué le maître des lieux, l’esprit-singe. Nous ne pouvons pas combattre les singes mais les hommes seulement. Eh ! Venez tous m’aider à le transporter, laissez vos tambours. Eh, Péma, tu es fatigué de combattre les singes ? Moi je vais te remplacer, je vais ouvrir le champ et me battre. Le marin de proue sauta à terre, prit une bougie, des cigarettes et pria l’ancêtre Chiwang :
- Offre-moi ces deux animaux. Je vais combattre à la place de Péma, je souffrirai pour lui. Fais comme tu le désires, maître des lieux. Eh ! Péma, regarde près de l’arbre, je vais frapper. Eh, les singes s’en vont, ils s’enfuient ! Ah ! j’en frappe un et il meurt.
- Oh ! Rentrons vite maintenant, je ne veux plus combattre dit Péma. De retour chez lui Péma déclara :
- Eh ! Ma femme, donne-moi de l’eau et un peu de riz. Élève notre garçon et que notre fille cherche des huîtres ou d’autres choses à échanger contre le riz. Je ne reste pas avec vous car je vais mourir.”

Item 1

Contenu 1